Libre propos d’un mécréant – 1 an après Charlie – Sam Touzani

Battre l’enfer tant qu’il est chaud – Sam Touzani

Un an après les attentats, les uns disent toujours « Je suis Charlie », les autres disent : « Je suis sali ». Il suffit de quelques lettres pour nous mettre d’accord de ne pas être d’accord. Mais c’était sans compter le remake des gogols cagoulés qui flinguent n’importe qui dans le centre de Paris. Il ne s’agit plus ici d’un juif qui, dans ta petite tête de complotiste, dirige le monde. Ou d’un caricaturiste qui l’aurait bien cherché en touchant à ton sacré, mais bien de ta fille, ton fils, ta femme, ta mère, ton voisin, un passant et tout le bataclan kalashnikofés en 2 temps 3 mouvements.

De la gauche caviar à la droite calmar, difficile pour certains judéo-catho-bobo-islamo-facho de nommer les choses avec brio. Il va falloir qu’on m’explique ! Comment se fait-il que les schizos, les tarés, les mystico-pétés : tant qu’ils sont isolés, sont considérés comme fous à lier. Mais lorsqu’ils sont des centaines de millions à délirer à l’unisson, étrangement, on appelle ça une religion.

Le mécréant que je suis est de retour, car l’assassin court toujours.
Enfin, j’ai pu caler entre les touches de mon clavier, le nom très improbable du grand coupable. Il s’appelle Dieu, Allah, Jéhovah – En son nom, il y a des gens qui s’entretuent. Et moi, comme Jacques Prévert, j’irai rejoindre tous ceux, croyants ou non, qui s’entre-vivent…

En attendant, debout les mots !
Citoyens réveillez-vous !
Écrasons l’infâme, un point c’est tout.

J’aime danser sur la mesure, mais j’ai horreur de marcher au pas !
Mettre à distance : tel est mon voeu, alors ne mets pas la charia avant les bœufs…arrête tes corâneries, ton homophobie, tes stupides dévotions de culs bénits, de soumission et de nouvelles inquisitions.
Pense par toi-même, tu verras que ce n’est pas un problème.
Pendant que dans mon bar athée, j’infuse les idées, dans ton baratin, t’es obsédé par la pureté. Bon, t’as pas inventé le fil à recoudre la virginité !

Ici-bas, le lavage de cerveau, c’est le crédo du très Haut : si je ne m’abuse, vous cherchez des buses qui font le Buzz pour assurer le biz, au nom du pèse, du fisc, et de tout ce qu’il t’a pris. « Amène » ta réflexion, plutôt que tes sordides génuflexions.
Je préfère la loi des hommes, même si elles ne sont pas toutes bonnes.
Elles valent toujours mieux que celles d’un vieux jaloux
qui abat tout son courroux sur ceux qui refusent de vivre à genoux.

Grenouilles de bénitier, barbus enturbannés,
sous la burqa une bombe de gaz butane,
un enfant sans défense sous la soutane,
un jour ou l’autre on paie ses torts
lorsque l’immonde côtoie la mort…
Tout ça entre autre, parce que le monde des ténèbres
détient le pétrole qui éclaire le monde des Lumières.
Choisir entre la loi du marché et les ayallahtolas,
c’est comme choisir entre peste et choléra.
Désolé, mais je préfère le rire au repentir,
le cul à la culpabilité et le monokini au monothéisme.

Occupez-vous du paradis, c’est un programme d’enfer. Mais laissez-nous vivre tranquilles sur terre, en Frères. Ca marche aussi pour les sœurs, je vous rassure : inscrivez donc dans vos livres sacrés les mots mixité, laïcité, égalité homme-femme.
Et que le mot « pêché originel » brûle de tout feu tout flamme.

Mais pour qui tu te prends dit le croyant, vade rétro sale mécréant,
ta vérité vérifiée n’égale en rien ma vérité révélée.
Quand j’entends ça, je me dis que c’est l’hôpital qui se fout de la gueule de la charité.

Ma religion, c’est l’amour, tu as le droit de ne pas être pour. Mais pour éviter la terreur, le drame et tous les amalgames, faut que tu piges, mon ami, que c’est de respecter les femmes et les hommes qu’il s’agit, et non les idées, fussent-elles sacrées !

Oublions 2 secondes la religion, et parions sur l’éducation, la citoyenneté et aussi – attention, je vais dire un gros mot – : « la culture » ! Ca nous changerait, on irait boire des coups avec Rabelais…
Je n’ai pas de conclusion à ces funestes oraisons.
Je me dis seulement que c’est fou de faire l’économie de la raison.
Et comme dit la chanson « et si en plus y a personne » : tu auras au moins compris, quelle que soit ta crèmerie, que la connerie, c’est comme l’Univers : toujours en expansion.

Stephen Hawkins, Richard Dawkins, Waleed El Huseini, Taslima Nasreen, Zineb El Rhazoui, Jamila Benhabib, Nadia Geerts, Caroline Fourest, Raoul Vaneigem, Elisabeth Badinter, Nawal Saadawi, Mohamed Sifaoui, Salman Rushdie et puis Charlie sont les rayons d’un même soleil, merci on ne lâche plus rien les amis…J’ai dit ! Sam Touzani

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