Contes de la libido ordinaire

contes A

2012

Contes de la libido ordinaire

Album d’adaptations libres de Georges Brassens (10), Jil Caplan (11), Patrick Coutin (6), Raphael Elig (2), Johnny Halliday (4), Françoise Hardy (9), Lio (5), Charles Trenet (1), Pierre Vassiliu (7), Boris Vian (8) et Jean Yanne (3).

  1. Boum
  2. Je me fais du bien
  3. J’aime pas le rock
  4. Elle m’oublie
  5. Amoureux solitaires
  6. J’aime regarder les filles
  7. Film
  8. Fais moi mal Johnny
  9. Tous les garçons et les filles
  10. La complainte des filles de joie
  11. Oh tous les soirs

L’ensemble interprété par Jacques Duvall & Isabelle Wery.

La compétence normale, exigée, du critique discographique s’arrête là où entre en scène Vitor Hublot, l’Attila de la chanson, un tritureur comme, par bonheur, il en existe peu. Guy Clerbois, s’entoure selon son humeur de copains. Là, il a confié le micro à Jacques Duvall et à Isabelle Wery, very good ! Lui se réservant les manettes dans son laboratoire de savant fou, un rien destroy. Ce nouvel album, au délicat visuel, reprend quelques perles à not’ chanson . Le fallait-il ? Non, répondront les amateurs de chanson de bon goût, déplorant qu’on s’acharne ainsi sur des monuments du patrimoine qu’on lacère, qu’on détourne… pourtant, quand on pose pour la deuxième fois ce disque sur la platine, le mal est fait et ma foi, le résultat se laisse écouter. Michel Kemper (Nos enchanteurs)

Proposant des relectures libres et totalement déjantées de quelques œuvres incontournables de la culture populaire du 20ème siècle, Guy Clerbois a confié les voix à Jacques Duvall et Isabelle Wery et leur a laissé le champ libre pour déstructurer et démantibuler comme bon leur semblait, sur un ton souvent libertin voire parfois carrément lascif, des hymnes des diverses époques et de divers genres d’origine. Totalement punk dans l’esprit et délibérément irrévérencieux dans sa manière de se présenter au public, ces « Contes de la Libido Ordinaire » conjuguent avec un talent tout particulier l’humour, le second degré et un côté grivois mais jamais vulgaire, ou si peu, un art auquel beaucoup s’essaient sans toujours y exceller autant que Vitor Hublot y parvient. Ames sensibles en manque d’émotions fortes, précipitez-vous, vous ne le regretterez pas ! . (Zicazine)

Bien loin des reprises traditionnelles et même plus loin encore ! Ils sont fous ces Belges !!! Pierre Schuller (Auprès de son arbre)

Comme du reste l’illustration de cet album le démontre de fort belle manière, si la potion peut laisser un goût nauséeux à l’oreille à la première écoute, cette orgie gargantuesque d’idées loufoques a le mérite de dépoussiérer un contenu parfois abandonné dans le formol mou du musée des souvenirs. Tantôt irritant, souvent bandants, jamais sages, ces « Contes De la Libido Ordinaire » proposent une relecture peu conventionnelle de ces hits incontournables. (Musiczine)

L’avantage d’être belge c’est d’être décalé et irrévérencieux, hein ! (Lylo)

Il est très compliqué de réaliser ne serait-ce qu’une reprise, alors onze… Cet album y parvient car Isabelle Wery, Vitor Hublot et Jacques Duvall ont su s’en approprier chaque note et chaque parole, afin d’en ressortir quelque chose de différent, sans perdre l’esprit de ces chansons. (Nawak Posse)

Un artiste OVNI, comme on les aime, indépendant et radical (L’avenir)

Peut-on encore parler de reprise ? Il s’agirait plutôt d’un viol parfaitement assumé par cet étrange personnage qui n’en est pas à son premier méfait. Un album surréaliste, farfelu, underground… Autant de bonnes raisons pour laisser une oreille traîner. (Presto)

Vitor Hublot puise dans sa riche culture musicale des chansons et ritournelles qu’il ne reprend pas au sens strict mais réinterprète puissamment, aucune des reprises précédentes n’était allée aussi loin dans le réarrangement (ah, quel morceau terriblement dark que cet « Amoureux solitaires » !). On évitera le terme de laboratoire d’idées car chaque expérience a abouti, mettant au monde une chimère bien vivante et qui, summum de la reprise, pousse à écouter aussi les originaux. Toujours aussi imparable. (Obskure)

Ses reprises ne peuvent pas plaire à tout le monde. Ses reprises ne sont pas plaisantes. Vitor Hublot n’est pas un plaisancier. Ni un plaisantin. C’est le dernier punk encore en exercice. Vitor Hublot mouline les chansons, les déstructure, les désarticule, rompt les jointures, va à l’os de la mélodie. Il ne respecte rien ? Bien au contraire. A force de trop écouter les standards on finit par ne plus les entendre, Vitor les conjugue au présent. Définitif. (Olivier Bailly)

Point commun de cette sélection de titres, le Sexe, ou plus largement les relations intimes à travers 50 années d’histoire de la chanson française. Unis sous ce nouveau jour, certains titres apportent un regard fort différent. Chacun trouvera son bonheur, tant les titres les plus improbables, les plus naïfs, les plus éculés, trouvent une nouvelle jeunesse dans ce traitement de choc de Vitor Hublot. Sons disloqués, rythmes martiaux entre free jazz et atmosphère de fin du monde, Jacques Duvall et Isabelle Wéry donnent une impression à la fois inquiétante et sensuelle, il n’y a rien à jeter dans ce cambriolage musical. Un projet très original réalisé sur du matériel d’occasion ! C’est tout l’art de cet artisan hors pair. (Magic box)

Vitor Hublot n’est pas un artiste comme les autres, impossible de l’associer à un style particulier. La comparaison de Jacques Duvall avec un savant fou est assez juste. Il reprend ici des chansons que nous connaissons tous et leur fait subir une sorte de lifting qui les rend à peine reconnaissables… Pour écouter cet opus, oubliez les originaux pour apprécier les adaptations libres de cet original… (Francofans)

il est indéniable que Vitor Hublot est un artiste à la marge, voir à la masse. Sur ce nouvel album, il s est mis en tête de revisiter à sa façon onze classiques de la chanson française. Concrètement il déconstruit dénature reconstruit massacre diront certains les morceaux choisis pour en proposer des versions mutantes et inattendues. Le résultat est des plus surréalistes et par moments franchement jouissif « Boum » de Trenet se mue en trip robotique spasmodique , « Tous les garçons et les filles » devient une complainte électro d un pessimisme absolu, le délirant « J aime pas le rock » de Jean Yanne flirte avec le rockabilly électro glacé, « Amoureux solitaires » d Elli et Jacno vire au cauchemar indus gothique, « Film » de Pierre Vassiliu est transfiguré en titre dub façon Gainsbarre… Parfois quand même on trouve une version proche de l original comme avec « J aime regarder les filles » de Coutin qui avec ses beats martiaux gagne en intensité salace.

Voilà un exercice iconoclaste qui fera hurler les puristes tant mieux tout en gagnant le respect total des amateurs de curiosités audacieuses (Rif Raf)