La dernière tentation du disque

ldtdd A - 1

1993

La dernière tentation du disque

cd de 7 titres originaux, réalisé en utilisant que des disques vinyles comme source sonore.

Voici un mutant avec des ciseaux à la place des doigts, un séquencer dans la tête et toute la panoplie du collagiste sonore pur et dur, délire manipulatoire, Guy Clerbois ne pense qu’en terme de récupération de phrases musicales, de sons, de rythmes, puisés comme il se doit dans sa discothèque personnelle. Un traitement radical pour un résultat décapant. Ce disque en trompe – l’oreille offre à entendre un cocktail stupéfiant qui ressemble étrangement à un free – jazz minimaliste à tendance ethno – classique mâtiné de techno – rock… bonjour les arrangements ! mais derrière la dinguerie, le talent. Album épatant qui devrait combler les phantasmes de tout mélomane fou. (Jazz in time)

Oreille bouchée, écoute active… La musique est à l’origine liée à la fabrication et à l’apprentissage d’instruments de musiques. Cela change avec la modernité, la captation sonore et la reproduction des sons, toutes sortes d’agents techniques qui vont modifier les musiques et les oreilles…Le sampling est une sorte d’exercice critique, un espace de liberté… puisque pour sampler, il faut prendre le temps d’écouter, d’interrompre le flot continu de musique et recycler tous les sons. « Vous avez déversé tout ça dans mes oreilles, voilà l’état dans lequel je vous le rends.. ». Cela existe dans d’autres formes d’expression, utiliser les déchets, ramasser, coller des matériaux passés, se concentrer sur le témoignage de choses dévaluées culturellement… C’est ce que fait Guy Clerbois, iI s’empare d’une collection de disques dont il nous donne l’identification. Il cite ses sources. Et il branche son sampler: cela donne un collage très cohérent, prenant et remplis d’anecdotes, avec trois sortes de climats: soit on se retrouve dans des espèces de forges exaltantes où les sons sont transformés en amphétamines, soit tous les sons disjonctent, crépitent, agonisent comme des mouches autour de la rayure monstrueuse du grand microsillon, soit encore on se met à visionner des bandes-sons assez comateuses… . P.Hemptinne (la médiathèque)

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